lundi 30 avril 2007
vendredi 27 avril 2007
Jules Renard
Ce que j’appelle « dommage » (et je trouve en ceci seulement cette amertume de la beauté), c’est l’imagination comprise sous certains angles. Exemplifions : Renard n’aura jamais reçu ce que provoque sur le public la lecture de sa dernière phrase (celle-là même écrite dans la nuit et d’expression comme ahurie); si détachée, presque sans importance. Et sa mort qui couronne la ligne; elle vient là tonner comme un sourd point d’exclamation.
Publier son « journal » de son vivant, c’est renier l’intensité d’un tel moment éternel (infini comme l’action de chaque lecture). Aussi, ce que j’appelle « dommage », ici, c’est l’imagination formant mythe s’opposant à la revenante – nous traçons comme un enfant joue, mais seul l’abandon total de l’idée (par la mort ou l’exil rimbaldien) rend au lecteur l’extase, permet même, peut-être, l’unique inspiration franche (celle qui n’expire pas) – c’est le boomerang gracquien.
Publié par Augustin Clair à 16 h 56 0 commentaires
jeudi 26 avril 2007
Treasure map
Publié par Augustin Clair à 05 h 27 2 commentaires
Trahison
Ennui tu me tiens si bien que je pourrais
Vivre ma vie dans ta chaleur un verre de martini
À la main une neige à la fenêtre une femme sur les genoux
Comme dans le bon vieux temps ce temps ou tout le temps les gens
Se regardaient vieillir et où le paysage encore divertissait plus
Que la parole plus que le poème
Mais irrémédiablement l’esprit s’envole et retombe
S’envole et se réconforte dans l’idée d’une femme l’autre
L’antique amazone celle qui n’est pas là et nous fait nous
Délecter secrètement drapé sous le couvert imperturbable
De nos profondes pensées.
Publié par Augustin Clair à 05 h 19 0 commentaires
Libellés : poésie
mercredi 25 avril 2007
Aimer Huysmans
Tout de même, ce désabusé, ce qu'il fait de trouvailles dans l'indignation. On relit Là-bas, par exemple, et on arrive rarement à se rappeler un roman aussi inquiétant, aussi maladif, mais encore aussi drôle.
Chez lui, le mal-être se transforme en force motrice, l'invective devient le combat, la dénonciation drosse le génie. L'oeuvre en était une de combat, malgré la claustration des personnages et l'immobilisme du récit.
Et quand il s'est repu de son dégoût, enfin, quand la stagnation du monde est restée sans réponse devant l'insulte, il a fallu que Huysmans se mette En route, de lui-même, abandonne la boue.
Et Huysmans serait celui qui, poussant en vain cette "montagne d'immondices" que l'on appelle société et qui lui obstruait la vue, l'ayant observé trop longtemps (et son écriture n'est elle pas de détails, de myope dirait Gracq), le nez collé à sa puanteur, ce serait décider à l'escalader, à monter.
Et la vue, à la fin, d'en haut, se dégage.
Publié par Augustin Clair à 08 h 19 1 commentaires
Libellés : Littérature
mardi 24 avril 2007
Au revoir
Ces amitiés qui meurent, calmement. On croirait qu’elles bâillent.
Publié par Augustin Clair à 13 h 49 0 commentaires
Libellés : Pensée
samedi 21 avril 2007
The summer and Iron man
With spring starts again the bar rush. Guys start yelling, pumping their engines; loud music echos at every freakin red light. Girls show skin, breasts, often beautiful stuff to look at actually. But are we happier? It seems the sun is often blinding the sadness.
*
Also, read a nice article on wikipedia about the greatest superhero of all : Ironman. With the movie coming out this summer, it's time to catch up on his background.
And what is Ironman? The genius hero, the one that relied only on his brain to give him the power to build, and use his suit, to kick the villain's bottom (but that's up until Captain America trained him to be able to fight without his armor; and how ironic they would later collide in the registration/anti-registration of superheroes war...).
Anyway check it out : http://en.wikipedia.org/wiki/Iron_man
Publié par Augustin Clair à 09 h 23 2 commentaires
vendredi 20 avril 2007
Oublier
Je dois cesser de me relire quand l’envie m’en prend : à chaque fois je rebrousse chemin dans le sens. Nouvelle règle : la phrase, c’est du passé.
Publié par Augustin Clair à 07 h 06 0 commentaires
Libellés : Réflexion
mercredi 18 avril 2007
La folie - Madness
Voici ce que propose le lobby des armes à feu américain, afin d'éviter une prochaine tuerie dans les écoles : Armer tous les étudiants.
Sans commentaire : http://www.cyberpresse.ca/article/20070418/CPMONDE/70418001/6613/CPMONDE
(The gun lobbyists in U.S.A. are giving the population great advices, so that no other massacre will ever take place in a school : give a gun to each student.
No comments.)
Publié par Augustin Clair à 04 h 51 0 commentaires
Libellés : Actualités
mardi 17 avril 2007
lundi 16 avril 2007
Fin de lignée
Simple suggestion, et presque évidence : la figure d'Aldo dans Le rivage des Syrtes de Julien Gracq mériterait d'être mise en relation avec les personnages décadents de Huysmans et, au-delà de Durtal, avec Des Esseintes.
Fin d'une famille, ennui, temps à revendre, isolement dans un lieu lointain; ils me semblent qu'Aldo et Des Esseintes partent d'un même point, se tissent d'une même myriade de thèmes. Seulement, là où Des Esseintes abandonnent passivement, Aldo agit (en bien, en mal, qu'importe?).
Aldo, figure huysmanienne, est récupérée par Gracq en tant qu'agent agissant sur le monde, et non plus seulement en tant que critique de celui-ci. Aldo, s'inscrit ainsi dans une continuation de Des Esseintes, un prolongement sorti de l'apitoiement...
Aldo vit. Et comme il redémarre l'histoire, Gracq redémarre le personnage depuis trop longtemps devenu simple observateur du monde, simple geingnard (voir Proust, Sartre etc. - et en ce sens, autour des mêmes années, il m'apparaît que le projet gracquien rejoint quelque peu le projet camusien).
Comment s'étonner dès lors de l'essentielle question du roman : "Qui vive?"
Le rivage des Syrtes c'est l'Histoire qui ressuscite, c'est aussi le personnage, c'est le roman...
Publié par Augustin Clair à 15 h 50 0 commentaires
Libellés : Littérature
dimanche 15 avril 2007
Maximes
Il y a ceux qui joignent l’inutile au désagréable.
*
L’effort défini l’art. S’il y a effort, il y a art.
*
Ce que je n’ai pas fait me fait écrire davantage que ce que j’ai fait.
*
L’écriture consiste à poser le doute sur chaque mot.
Publié par Augustin Clair à 14 h 17 0 commentaires
Libellés : maximes
vendredi 13 avril 2007
Va-t’en belle étoile
Ne reviens plus mon bonheur
Est le passager de ta présence
Va-t’en bel émail
Tes dents sont les roseaux de ta parole
Ne retrousse plus tes cils en guise d’indécence
Tu as toutes les raisons de convaincre
Tes dents sont les roseaux de ton haleine
Ta langue est le berceau de ma langue
Le baldaquin bleu de tes yeux résiste
À ma tempête
J'ai compris et je contredis par pure insolence
J’ai compris malgré le mal
J’ai compris l’éventail de ton évidence
Ne te déploie plus parmi moi
Tu as toutes les raisons de vaincre
Cette insistance du charnier cette consistance
Du cimetière de mes mains du roseau de mes rides
Chacun
De
Mes
Doigts
Est une tombe
Où tu ressuscites.
Publié par Augustin Clair à 08 h 02 0 commentaires
Libellés : poésie
Les saluts
Agir; subir? Telle est l’autre question,
Car l’éclat ment, songes dans son éclatement
D’azulejos, azur accolé rouvrant,
Blocs minimes d’émaillures et de visions,
En ces parois, la duplicité des âges;
Vis-tu donc leurs catatoniques visages?
Éployés vers les grèves carentielles qui grèsent
Cet atone attendu de leur siège;
Un boa puissant de mystère, lumière
Approchée, tentacule rayonnante du disque
Lunaire, luminaire salé relevant l’air
Et la mer, pare nos coups lancés aux mains, risques
Faux, grappins anciens d’une saulée : tout s’absorbe
Et plonge en un récit l’écume de nos âmes.
L’Être! j’y eus droit, avant, mais tout se résorbe;
L’Épigraphe enfui des arènes que nous mariâmes.
Publié par Augustin Clair à 07 h 52 0 commentaires
Libellés : poésie
jeudi 12 avril 2007
Confession (a stupid entry)
Keira Knightley just admitted to The Sun she was living in fear of five (five!) stalkers.
May I proudly confess I'm one of them (I'm I gettin in trouble?)?
But hey, what does it say about her? She can't even stand a couple of guys looking at her!
No, really : I'm a fan. So Keira, if you need any help, or any comforting cuddle just call me.
Check this story:
http://www.keiraweb.com/
***
Also this raise a question, a simple one : what's in the mind of a stalker? We all know a friend obsessed by a girl; but about a famous one? Doesn't it tell their solitude, the fact that the girl they most constantly see, and know, is seen and known trough TV and cinema? That they just can't, in their real lives, make any contact with any human being? Or that they love fiction more than reality...
In a way, this post would benefit from being crosschecked with the one I wrote about Butor and the distinction : girl of your life/of your dream (sorry, it was in french!).
Maybe these guys lead a happy, fulfilled life with the loved one - but they just need a girl in their dreams, to support reality : that's Keira. And suddenly (that's how a stalker is born), he looks for some infos on the Internet, he sees she was in his town for filming, a month ago, and that he could have met her at Hotel X, and that she got hurt filming Domino...she's getting more real, he could touch her, she's starting to bump the girl in your life, she's slowly taking her place in your mind...
Stalker : born from the collision of two spheres: the "girl of your dream" trying to enter the "girl of your life" area...
And I realize I sound like one of them - was I know telling you at the very start of this post?
Publié par Augustin Clair à 08 h 10 0 commentaires
Libellés : Cinéma
Independence day
Publié par Augustin Clair à 07 h 52 0 commentaires
Libellés : Histoire
En rire ou en pleurer?
"Après avoir confronté des «méchants» provenant d'à peu près toutes les régions hostiles du monde, l'agent secret Jack Bauer pourrait en découdre avec des «terroristes séparatistes québécois» dans la prochaine saison de la série 24."
Et c'est reparti, comme dans le jeu Syphon filter:The omega strain en 2003 (dans lequel des séparatistes québécois attaquaient le métro de Toronto). À l'époque, Sony avait dû modifier la mission...
Mais qui saurait arrêter Jack Bauer?
Pour les détails : http://www.cyberpresse.ca/article/20070412/CPACTUALITES/704120623/1026/CPACTUALITES
Publié par Augustin Clair à 04 h 50 0 commentaires
Libellés : télévision
mardi 10 avril 2007
Parc national des Hautes Gorges
Another part of my Quebec, the "Parc National des Hautes gorges", not to far from Quebec city (where I live). I went there with my best pal, my girlfriend and a couple of French friends. They where quite impressed. But hey, you get them to a place where there is no road and they get impressed, you bring them to Tadoussac and they think this is nature; they see a beluga and they've seen a blue whale. Nonetheless, a nice place to visit : the wind, the valley, the peace of mind.
Publié par Augustin Clair à 17 h 10 2 commentaires
Libellés : Hautes gorges
Reportages (extraits)
Aujourd’hui, des nuages d’encres alternaient avec le soleil; le jour et la nuit semblaient des minutes.
*
Un regard où brûlait l’intelligence. Elle s’évanouissait lentement en fumée.
*La vie s’efface. Puis, balayé par le vent, le temps, les sables, le cimetière vieillit lui aussi; les inscriptions s’envolent, les pierres s’effritent. Tous tentent dans cette dernière redoute de s’accrocher; les herbes disent non. Le souvenir d’une ancienne vie, la mort elle-même, disparaissent aussi.
Tout, tôt ou tard, reste vierge.
*
L’essence brûle l’existence.
Publié par Augustin Clair à 16 h 56 0 commentaires
Libellés : maximes
lundi 9 avril 2007
Dreamgirl
La modification de Butor est un excellent livre fait de hauts et de bas. Les bas sont dans le présent de la diégèse, dans le train, dans l’attente. Les hauts sont dans les remémorations du personnage principal qui invoque les instants de bonheur passé avec Cécile. Je pourrais parler des images de Butor, de l’entre-deux femmes, de l’entre-deux villes, du Rome dans Paris (par exemple, les tableaux du musée que le narrateur visite), du Paris dans Rome (par exemple, les photographies sur le mur de la chambre de Cécile), de la mythologie de Butor, de la descente d’Orphée aux Enfers, du Sysiphe moderne et de plein de conneries. Je dirai simplement que ce livre touche et explique une vérité toute simple que bien des hommes devraient connaître : c’est-à-dire la scission inévitable qui s’effectue entre «la femme de ma vie» et la «femme de mes rêves». La femme de sa vie est Henriette. C’est la femme qu’il a aimée et qui a peut-être été un instant la femme de ses rêves. Seulement elle a glissé avec le temps dans la réalité, dans le quotidien, et elle est devenu la femme de sa vie, c’est-à-dire qu’il ne peut plus s’en passer pour vivre, que sans elle il n’a pas de vie. Cécile quant à elle est la femme de ses rêves, c’est-à-dire qu’il l’imagine plus qu’il la voit. C’est un peu comme Irmgard pour Simon dans La presqu’île de Gracq. Cécile est la femme de ses rêves parce qu’elle permet au héros de supporter sa vie, de supporter la femme de sa vie. Il ne faut pas vivre avec la femme de ses rêves, il faut l’aimer. Et comme ça le personnage principal oscille entre deux formes vides, entre deux concepts : vie et rêve. Ce qu’il y a de bien avec une femme de rêves c’est qu’elle peut combler plusieurs hommes à la fois.
***
Apophtegme : la femme de mes rêves me permet de supporter la femme de ma vie.
Publié par Augustin Clair à 06 h 43 0 commentaires
Libellés : Littérature
dimanche 8 avril 2007
Une chirurgie esthétique
Simple idée : la phrase de Richard Millet est un voyage dans le temps. Toujours, elle s'allonge. interminable, multiplie les prolepses et les analepses, part d'un point pour en trouver derrière un nouveau, puis repart plus loin encore que le point d'origine. Rarement utilise-t-elle le passé simple; aucune action n'est réellement close - elles peuvent et doivent toutes être retravaillées.
Et c'est bien là le rôle de la littérature : revamper les évènements (et j'utilise la vieille graphie, car Millet l'exigerait) banaux, narrativement ternes et linéaires, pour les relier entre eux, en montrer l'inter-connectivité. En somme, il faut esthétiser la banalité de la vie.
Chaque phrase de Millet ne s'arrête que lorsqu'elle a réussie cela : se refaire une beauté, refaire une beauté à l'événement raconté qui, dans la réalité, fut banal. D'où, donc, la prolifération des sauts dans les années, des incises, l'abandon des temps qui dulcifient les actions.
Il semble bien que tel soit pour lui le rôle du livre : celui d'une chirurgie esthétique (et non pas d'un reflet trivial du quotidien - ne ridiculise-t-il pas souvent l'autofiction, le minimalisme à la Minuit?). Faut-il, dès lors, s'étonner du titre de son ouvrage, Le goût des femmes laides?
Publié par Augustin Clair à 06 h 44 0 commentaires
Libellés : Littérature
samedi 7 avril 2007
Superman's hideout
Just for the record : we found Superman's Kryptonite cave (fortress of solitude)
"The Naica Mine of Chihuahua, Mexico, is a working mine that is known for its extraordinary crystals. Naica is a lead, zinc and silver mine in which large voids have been found, containing crystals of selenite (gypsum) as large as 4 feet in diameter and 50 feet long. The chamber holding these crystals is known as the Crystal Cave of Giants, and is approximately 1000 feet down in the limestone host rock of the mine. The crystals were formed by hydrothermal fluids emanating from the magma chambers below. The cavern was discovered while the miners were drilling through the Naica fault, which they were worried would flood the mine. The Cave of Swords is another chamber in the Naica Mine, containing similar large crystals."
For all the details click here : http://crystalinks.com/mexicocrystals.html
Publié par Augustin Clair à 19 h 13 0 commentaires
Libellés : Géologie
They stole it!
A pal, Zep, telling me four other people seem to have had this idea before me. We'll call them, like the OULIPO did "plagiaires par anticipation". On the other hand, shoul I switch the design to a maple leaf, and written under it : I'm big in Canada. Don't tell me someone got THIS idea!
Or I could start a T-shirt company called : "Stolen design".
Publié par Augustin Clair à 09 h 10 0 commentaires
Libellés : Design
Tokyo T-shirt
An idea I just got for a T-shirt design (I have some of these now and then) :
All white; a red star on the chest; under it, written in black (maybe japanese style caracters) : I'm big in Japan.
Alternative : all black, the white silhouette of a bonzai on the chest; written in white under it: I'm big in Japan.
Publié par Augustin Clair à 06 h 24 1 commentaires
Libellés : Design
vendredi 6 avril 2007
Ripplemarks
Je ne savais pas que tu pouvais désespérer
Écrire toi aussi de belles choses et peser les mots
Pour peut-être en apprécier la lourdeur
Et tes larmes étaient lointaines des mirages des images
Effacées des chimères fugaces dont mes yeux chassaient
La présence
Mais je t’ai vu souffrir comment est-ce possible
Et hurler d’abandon mais toujours
Tu restais debout
Dans l’effondrement tu te relevais et la pluie devenait la pierre.
Publié par Augustin Clair à 11 h 30 0 commentaires
Libellés : poésie
jeudi 5 avril 2007
Chiens de guerre
Publié par Augustin Clair à 09 h 33 0 commentaires
Libellés : Front russe
mercredi 4 avril 2007
Stranger than fiction
The movie Stranger than fiction would benefit from being studied in relation with Crime and Punishment (which is mentionned in the Movie by Hoffman's caracter as he says to Farrel that he should read it before dying) - especially the part where the paper written by Raskolnikov is discussed. The man splits people in two categories : the great men who should not be astrained to the moral beliefs of the common ones, and rank higher what they believe is right for them, and thus for humanity; and of course, the normal people (us) who should know how to fade in front of the great ones and accept our sad destiny, be it to die at the hand of the great man, or crumble in front of his will.
What Hoffman is secretly saying, it seems, is that Farrel should accept his role of normal guy, dying at the end of the greater work of a superior writer. Of course, the writer character refuses this conclusion, rejecting also in a symbolic way the shadow of a Great Work written long ago, and the vision of the critic.
Not going any further in my suggestion. But a serious analysis there would, I think, say a lot about the movie.
Publié par Augustin Clair à 05 h 29 0 commentaires
Libellés : Movie
lundi 2 avril 2007
Réflexions sur Huysmans et Lovecraft
C'est avec Huysmans qu'apparaît dans le style le danger d'une exploration artistique naturaliste, c'est-à-dire "scientifique". Avec À rebours, En rade, puis Là-bas, l'étude documentée du sujet littéraire n'est plus porteuse d'un savoir salvateur, mais bien de malaise, d'étrangeté, puis d'horreur (rappelons le plongeon dans l'occulte de Là-bas). Qui saurait se surprendre, dès lors, du sursaut spirituel de Huysmans? Placé devant l'échec de la voie terrestre, de la lumineuse autoroute scientifique, posé devant les insanités révélées par l'éprouvette, il ne pouvait que se jeter dans la nue, revendiquer cette célèbre "voie dans le ciel" lui permettant de ne pas sombrer dans la folie (Et Barbey D'Aurevilly avait bien raison...).
Lovecraft reprend le constat huysmanien (n'en était-il pas d'ailleurs un fervent admirateur?). Mais, à ce point de rupture où Huysmans a choisi la voie céleste, a décroché, Lovecraft se tient ferme et poursuit la réflexion. Il refuse le salut divin; Lovecraft c'est Huysmans demeuré athée. Et c'est là que naît la véritable horreur matérialiste, non plus seulement abordée dans le style, dans l'esthétique, mais davantage encore dans le fond : ici, la science est clairement source de monstruosité, non plus seulement dans l'approche, le traitement qu'elle permet, mais aussi dans les découvertes et les justifications qu'elle apporte.
Matière à réflexion: il me semble que Huysmans appliquait la méthode scientifique jusqu'à trouver l'horreur - Lovecraft trouve l'horreur puis la justifie scientifiquement, explique sa possibilité et sa réalité par la science. Lovecraft, c'est l'écrivain post-scientiste. Là où Huysmans a rebroussé chemin, voyant les dangers de cette lunette, Lovecraft n'en questionne plus même la validité - c'est un acquis irréfragable. Mais qui donc a fait le pas, le pont, entre l'avant et l'après?
Enfin, bref: soulignons simplement que Lovecraft est tributaire du cheminement huysmanien, et qu'il le poursuit sous deux angles neufs : le refus de Dieu (mais pas des dieux) et le scientisme de fond , non plus seulement de forme.
Publié par Augustin Clair à 14 h 56 1 commentaires
Libellés : Littérature
Dans le labyrinthe
C'est un classique pour ceux qui ne le connaissent pas; un site simple qui m'aide à me retrouver dans la vaste Toile : http://www.perdu.com/
Publié par Augustin Clair à 11 h 00 0 commentaires
Libellés : Labyrinthe
Maximisation : hommage à La Rochefoucauld
Beaucoup d'écrivains dans l'âme ne le sont pas dans la plume.
***
L’amour n’est que le désennuie à la portée du corps.
***
Si grave et profond que soit l’espoir, il n’est rien qu’une raillerie n’accentue.
***
La vantardise n’est que la solitude du cœur devenue audible.
***
Le serviteur annonce le maître; l’éclair annonce le tonnerre.
***
Qui cherche idée cherche fierté. L’ornement est la raison du génie.
***
Nous ne connaissons que deux amours : le premier et son souvenir.
***
L’on croit trop souvent bien faire en ne faisant rien.
***
L’orgueil est la plaie de l’esprit qui détourne l’attention de la plaie de l’âme.
***
Le sport n’est qu’un orgueil qui ne trouve pas ses mots.
***
L’ombre vaine d’un jour sur les années.
***
Qui apprend vite oublie vite. Le savoir demande un temps de réflexion. Le génie n’est que la maximisation de cette proportion.
***
L’effort n’est qu’une course vers l’ennui.
Publié par Augustin Clair à 07 h 12 0 commentaires
Libellés : maximes
Fuck les hirondelles
Ça y est, ils sont revenus. J'ai repéré hier le premier représentant de cette espèce qui, avec le papy-boom, se multiplie : les étendeux de neiges. Et ce qu'ils s'attaquent hargneusement aux pauvres congères, les démolissent à coups de pelle Oscar, enlèvent leurs vieilles tuques Molson. Et bientôt le gazon se montre le bout du brin - ils avancent le printemps de deux jours!
Mais j'aime bien la vengeance de la nature : aujourd'hui, il a reneigé.
Publié par Augustin Clair à 07 h 06 0 commentaires
Libellés : Printemps
dimanche 1 avril 2007
Hommage à Éluard
Si elle savait
Ce que mon souvenir lui réserve de grâce
Les algues de sa chevelure les perles de ses yeux
Ses seins ses souhaits épanouis ses reins
Retrouvés dans l’union l’absence chassée à jamais
Dans l’oubli l’enfance répercutée, irréfragable
Si tu savais
Ce que mes gestes imitent
Ta mémoire tes songes inconnus
Ce soleil qui te battait à la place du cœur.
Publié par Augustin Clair à 10 h 31 0 commentaires
Libellés : Hommage à Éluard
Hugo's rock
At the very end of "Le Bic" national park. Really, if you ever go there, take the "Littoral" path. There's a very Breton feel to it, grey rocks and emerald grass - and the water everywhere, the coast draped in mist. I think Hugo would have got something out of it, much like he did out of Jersey and Guernesey.
Publié par Augustin Clair à 10 h 10 2 commentaires
Libellés : Le Bic
Lost road
Really, the monk's path atop Mount Albert. One of those roads you hope would last forever. Who would'nt want to build a shack right there, and live?
Publié par Augustin Clair à 10 h 03 0 commentaires
Libellés : Mont Albert
My Quebec
Just starting a serie of posts resolving around some pictures I took here and there in my country. Feel free to comment. I'll come back soon with more substential posts - and some in french.
Here is a picture taken near the top of Mount Xalibu in Gaspésie. This mountain is often forgotten and needs to be promoted a bit. It is also where you can see toundra vegetation at the lowest altitude in the "Parc de la Gaspésie". See the clouds projecting their shadows on the earth.
Les nuages maquillent les montagnes de grands lacs d'ombre.
Publié par Augustin Clair à 09 h 56 0 commentaires
Libellés : Mont Xalibu