Carrosse et citrouille
Tout allait bien, au lancement de mon bouquin et de celui d'un collègue, très intime.
Et puis vers minuit voilà qu'il y a des discours et que l'ami d'un autre, chauve et à lunettes, s'avance pour un hommage. L'ennui fut interminable. Mais le pire était à venir.
Voilà qu'on lui réclame des "chansons sadiennes"; et qu'il se met à chantouiller à capella une horreur de couplet, un chapelet de logorhées sans refrain, et franchement j'ai voulu sauver ma peau : je m'excuse pour aller pisser.
Je pisse; il termine sa chanson - je reviens croyant le tout terminé; mais voilà qu'il entame une seconde torture. Et c'est tout, je dis à la poignée de mes amis qu'on débarasse, et on le fait.
Je m'étais juré de ne pas jouer un personnage, en cette soirée mondaine, et rester, là, dans la douleur, c'aurait été jouer le pire des personnages. Vraiment, il y a des fous, de vrais, de ceux qui veulent "synthétiser le réel en 5 ou 6 pages, peut-être plus" (authentique). Moi, devant la folie qui se prend pour le génie, je fuis - il n'y a de pire que l'acceptation d'un groupe, au devant de celle-ci.
Il y aura une prochaine fois, j'espère, la mienne et une meilleure.
En attendant je me tiendrai loin des citrouilles.
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