Des amies m'entraînent dans un bar gai le soir de l'Halloween. La raison : c'est la soirée karaoké!
Et voilà qu'on y perd sa soirée, en attendant la prestation des amis avant de partir; on ne veut pas les vexer. Mille déguisements défilent surla scènent et de leur grotesque allure sort une chanson, souvent mielleuse. Des gens étalent leur déprime devant d'autres gens et moi j'étale mon emmerdement.
C'est l'alanguissement de la soirée de Viller de L'isle-Adam, dans les Contes Cruels, sauf qu'ici il n'y a pas l'inquiétant divertissement du convive de la dernière fête. Que l'effritement d'une amitié naissante pour ces gens, ces coll`gues de travail qui m'ont traînés là, et que je n'apprécierai plus jamais de la même manière. Une soirée à briser les sentiments, les élans, le petit souffle qui parfois nous fait croire que notre vie se renouvèle, mais non.